12.12.08

Rien 2.3

tous les matins
je noie l'ennuie
dans l'espresso du délire

* * *

la ligne du temps
s'emmêle les jambes

* * *

arpentant la ville
l'homme s'use l'esprit
questionnements existentiels
les trottoirs vibrent

10.12.08

Paysage 101208

Rien 2.2















mais quoi mais quoi mais quoi donc mais quoi dire quoi donc quoi quoi quoi quoi quoi dire donc
quoi donc dire donc quoi
quoi donc dire quoi donc donc donc
quoi donc dire donc quoi

24.11.08

Rien 2.1

Dire

bonjour

aux

gens

avec

plus

de

sincérité

11.11.08

Rien 2.0

des escargots dorment
sur mon balcon
je regarde les étoiles mourir

1.6.08

Rien 28

words. no meaning. no purpose. no future. nothing. maybe. strong as steel. whining. le soleil dis une connerie. who the fuck. et ça continue. tu t'en bats les couilles. make some stupid noise. oh yeah. c'est de la balle. drive that shit out. tire mon pied. tiens ma main. reality is over. now. what happens. j'aime votre oeil mi-clos. une image de la décadence. prendre une photo de la crasse humaine. il faut baiser sur les ruines du monde. take your chance with a punk. jusqu'à l'aube. on va tous mourir.


behind my back. back in the day. back and forth. backward. back seat. back in black. back in the game. get off my back. watch your back. backflip. back to back. back on track.


juste un mot pour dire le chemin tortueux du langage. just in case. comme si de rien n'était. on se bourre la gueule jusqu'au matin. J'aurais plutôt dû mettre une image.

29.5.08

paysage 290508






citation de McPlasse

24.5.08

Rien 27

le silence, désastre, on ne peut pas se cacher longtemps, des mots à tirer à bout portant sur la porte du réel, organisation des gestes, tu parles, silence, on nettoie le sol avec une serpillère blanche, l'amour, un pot de confiture, non mais, t'exagères quand même un peu non je sais pas mais tant pis, des cartes à jouer, le soir, on picole, le bruit du rien, engueulade, et alors, on nettoie l'amour avec la confiture, une serpillère rouge, le désastre se cache sous les gestes du silence

11.5.08

Rien 26

sous les nuages du défilé
la république de la connerie
(roulez au pas)

drapeaux à gauche drapeaux à droite
le noroît souffle sans arrêt
(roulez au pas)

de belles idées s'agitent toujours
entre les murs de la cité
on se vautre dans l'effet larsen
de la complaisance médiatique
(roulez au pas)

10.5.08

paysage 100508 (b)

Rien 25

Un matin de février, il neige sur ma démesure je dessine l'espoir du bout des doigts, un matin de février il neige doucement.


En regardant au loin,
entre les épinettes et les flocons,
je prononce ces mots en laissant le silence du froid me geler la langue:

Mon pays,
ce n'est pas un pays,
c'est un Ski-Doo.

paysage 100508














Crédit photo: Myriam Ménard

25.4.08

Rien 24

dans un train de banlieue
le paysage se dissout
un samedi perplexe
en-tête de journal à brûler
Londres en rafales
avec l'encre noire des nuages
s'esquisse l'hiver

22.4.08

Rien 23

sa tête se penche vers lui
les paradoxes sont grands
dans ses mains moites
elle attrape le billet roulé
d'une lucidité ambivalente

4.4.08

Rien 22

Les lettres forment une armée de sens la nuit venue les lettres de noblesses et les lettres oubliées se donnent rendez-vous pour élaborer une tactique d'attaque une tactique pour s'en prendre au vide pour combler le manque pour que le complot contre le silence conduise enfin au coup d'état fatal au coup mortel le plan est simple mais pas tant que ça il faut que les lettres se tiennent serrées tout en demeurant mobiles et libres toujours la tactique se construit dans le blanc de la page ou celle d'une autre et parfois dans le blanc des yeux mais tant pis les lettres n'ont pas le temps de se prendre la tête avec la question de la mise en forme de la mise en page car l'important c'est de faire fi des tics et de faire fi des failles et de faire feu et de tirer à mots perdus de s'envoyer les lettres au front même si on n'en a pas tout le tour de la tête de les sortir des tranchées de les balancer sur la route de la sémantique dans le corps du texte il y a un estomac qui gargouille il faut nourrir les mots il faut envoyer des lettres au corps des textes affamés au grand dam de ces malfrats surtout ne pas avoir peur des coups bas les lettres doivent dire tout haut ce qu'elles pensent vous voyez elles s'unissent pour donner du sens à leur propre identité chacune porte en elle un but une couleur propre qui trouve véritablement son sens dans la dynamique du groupe elles sont les reines de leur propre vie les éléments essentiels de leur mots communs de leur poésie collective elles se construisent par les autres elles sont les autres elles sont elles-même et les autre aussi sont elles-mêmes et les lettres se lancent à la conquête d'un texte de plus elles sont belles et grandes dans la simplicité de leur existence fugace et leurs rêves merveilleux s'élaborent encore en tirant toujours plus loin le galet de leur métaphore à coup de canons de mots à coups de sons de lettres à coups de mots à coups de poings et de figures de style les lettres forment un régiment de rebelles qui se battent pour n'importe quoi sans compromis les lettres s'écrivent se disent se chantent elles crient parfois à tue-tête sans se soucier de la ponctuation de temps en temps elles cavalent ou bien parfois elles dorment car le repos est crucial pour reprendre des forces et recommencer le lendemain à dire ce qui n'existe pas pour recommencer à vivre pour continuer à donner vie et perpétuer la joie d'être

27.3.08

Rien 21

La fille de nulle part sort sur son scooter prend d'assaut la rue du monde au coin son bar-tabac préféré où les pilliers au comptoir ne savent pas qui a gagné le match et c'est un drame semble-t-il mais la fille ne se doute de rien et pourchasse l'amour avec ses cheveux qui s'égarent dans sa nuque derrière le casque noir un coup de klaxon elle se retourne un mec la branche la violence sensuelle de son regard perce l'horizon c'est un autre soir qui s'annonce chaud

25.2.08

Rien 19

guerre de fond
au bout de la langue
la déchiqueteuse
sous sédatif
le monde réel
se porte bien ouvert
cette saison sera
la bonne

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12.2.08

Rien 18

Sous-sol brun, cadavre des idées, la lueur d'une ampoule qui pend au bout d'un fil électrique, humidité et sol de béton, les murs en styromousse se dérobent, jusqu'au lit de vieux journaux la journée se traine, un cendrier trop plein attend comme un con, à tant se perdre dans la pénombre de l'ennui on se défait, se creuse, toujours la poussière pour soutenir l'inspiration, caresser le globe-terrestre abandonné dans un coin, la vie sent les boules à mites mais la félicité du présent s'en moque.

2.2.08

Rien 17

"A peine perceptible, ce qui relie rien à rien, ou plutôt à l'ébauche d'un vide diamétralement ouvert au vertige, pour le contenir, l'apaiser. Un paysage est une langue maternelle dont on ne se débarasse jamais, il couve dans les lignes de nos mains, dans notre souffle, dans notre façon de boiter. A l'intérieur, on parle d'ascèse. Moi je bois à longs traits cet équilibre du dedans tracé par une main qui aime la chair des femmes."

Dominique Sampiero, Terre pour une légende qui n'en a plus, Cheyne éditeur,1991, page 30

23.1.08

Rien 16

Un petit bouton blanc perd son fil, se détache d'une chemise rose, file vers le sol, s'écrase la figure contre un pavé, rebondis, roule furtivement, s'arrête, s'affaisse puis se retrouve couché sur un bout de serviette grasse parsemée de miettes de pizza.

22.1.08

paysage 220108



"Le coucher de soleil à marseille" - St-Onge

21.1.08

Rien 15

Je me rappelle d'où je viens
mais ne sait pas où je vais
ni comment ni pourquoi
je pars et voilà
le reste je m'en fous


Quand tu me demandes «pourquoi donc?», j'ai envie de te répondre: parce que «L'Homme est quelqu'un qui fait quelque chose de ce qu'on a fait de lui.» (Jean-Paul Sartre, Les chemins de la liberté)

18.1.08

Rien 14

Je n'ai pas envie de jouer le jeu.

Voilà,

c'est dit.

9.1.08

Rien 13

toc, toc, toc, toc toc toc, toc toc, toc toc toc toc toc, toctoctoctoctoctoctoc, toctocotoc, toctocotocotocotoctoctoc, allez, envoie, j'attends, je suis prêt, vas-y, mais qu'est-ce que tu fous, non mais là c'est long, réveille-toi, c'est pour aujourd'hui ou pour demain, tu va me faire perdre mon temps encore longtemps comme ça, toctoctoctoctococotoctoctotoc, ah voilà, tiens, TOC, dans ta face, toc toc toc toc toctoctoc, oh bien joué, ah ça commence à devenir du sport, Toc toc toc toc, là tu parles, oh mais tu vas me battre si ça continue, toc toc, toc toc toc toc toc toc, tocotoc, toc, toc, ah fait chier, toc toc toc toc toc, toc toc, toc, toc, félicitations

6.1.08

Rien 12

à travers un oeil-de-boeuf donnant sur la mer Gaudi navigue sur un voilier de marbre arborant le maillot de la révolution chromatique au vent se détache du peloton se laisse dériver au gré du rien un clocher pointe vers la mort le soleil se sauve des nuages susurrant le prénom de la princesse à naître au matin des fruits de la passion le panier d’osier ensorcèle la plénitude du continent mal avisé malaise notoire il ne faut pas s’en faire avec la vérité il ne faut pas lorgner l’absurdité avec un regard brûlant comme quiconque meurt dans le silence après avoir existé alors qu’on largue les amarres change de cap sur un coup de tête les vagues s’en vont vers nulle part et nous ne saurons jamais si le capitaine a survécu à la tempête de cyan aux mille millions de mille savoirs dans la mer le solstice d’été au bout de la langue