10.4.09

Rien 2.11

petit matin. ouvrir la fenêtre. se réjouir du beau temps. préparer le café. allumer la radio. couper des oranges avec un couteau. sortir le presse-agrumes puis l'utiliser. vider le jus dans un verre. boire le jus. éteindre le feu. enlever la cafetière et la poser sur la table. manger un croissant avec de la confiture d'abricots. verser du café dans une tasse. boire ce qui reste de jus. manger la dernière bouchée du croissant. boire le café. rêvasser en regardant par la fenêtre. remettre un peu de café dans la tasse. commencer à penser à ce qu'il faut faire aujourd'hui.

2.4.09

Rien 2.10

comment traduire ma lassitude?
trop d'idées se superposent dans la rivière. je me frappe la tête contre le mur en espérant que ça change le monde. la quête émouvante du vide. rêver de l'impossible construction. vers un nomadisme poétique. voyez comme la ville s'étouffe. sur les paroles du statisme. je m'endors. le désir fond sur des pâtes trop cuites. bon appétit quand même. en fait. si au moins le sommeil arrangeait les choses. la pensée est un gestionnaire inefficace. ce dont il est donné acte.

comment traduire l'espoir dans une langue de l'abandon?
dire l'amour. on ne devrait pas se laisser pousser. dans le dos. plutôt prendre une place. avec ma langue. je veux énoncer l'infini. caresser la nuque mélancolique de la chair. violence du réel. et nous ne serons jamais au bout du regard. pas de fin à l'utopie. les photos sous la pluie deviennent des échecs merveilleux. il est déjà l'heure de commencer à mourir. faudra continuer un autre jour. le temps est compté. sur les doigts d'une personne lunatique.