22.9.07

Rien 02

La nature entre chez le coiffeur, demande une coupe à l’arraché, se fond dans une assiette de moules, s’écoute ronfler sur le fleuve des réflexions. En attendant son tour, une autre cliente se regarde dans le miroir en souriant. Une fois sa tête remise en forme, la nature retourne à sa place habituelle.

Dehors, à environ cent mètres, quelqu’un s’approche de quelqu’un d’autre.

Quand partira le prochain vaisseau?

Entre midi et deux, j’imagine.

Ce n’est pas trop précis.

Et alors? Que représente un décalage d’une heure ou deux dans un univers de milliards d’années?

Bon. Je me tais.

Tu parles!

De quoi?

De rien. C’est une expression familière qui exprime le doute.

Ah! bon. Tu n’as pas confiance en moi?

Je te connais, c’est tout.

C’est tout?

Non.

Pourquoi le dis-tu si ce n’est pas tout?

Laisse tomber.

Comme prévu, le vaisseau part entre midi et deux vers de nouvelles aventures. Malgré l’équipage restreint, il ne semble y avoir aucune difficulté. La vie n’est pas qu’un long fleuve tranquille, mais le temps passe tout de même sans difficulté.

1 commentaire:

helenebrown@yahoo.com a dit…

Ravie des mots du paysage quotidien
Dialogue d'un temps qui passe